Lorsque j'écris...

27/07/2021

Je suis un cœur d'adolescent/e perdu/e au milieu de ses doutes, de ses sentiments. Ce regard pour ce garçon, pour cette fille, qu'il/qu'elle n'ose pas aborder, mais pourtant celle, celui qui le fait chavirer. Je suis cette mère, dépassée ou organisée, autoritaire ou maman poule, peu importe je suis cette maman qui transmet de l'amour, à sa manière, qui les aime, car même derrière une punition, on peut l'entendre crier « je t'aime ».

Je suis cet enfant, un peu seul, des bleus sur le corps, des blessures sur le visage. Je suis cette douleur, la peur au ventre et le corps tremblant, de franchir à nouveau la porte de l'école et les regards méchants. Je suis cette grand-mère, je suis ce grand-père, le visage marqué par une histoire, une vie, un passé ; que je raconte avec émotion, durant quelques instants, à ceux assis sur mes genoux, qu'on appelle « les petits enfants. »

Je suis ce père, celui qui a construit dans son cœur, un immense château, où ses enfants peuvent venir se reposer, lorsque la peur les assaille, lorsque la tendresse leur manque trop. Je suis cette jeune fille, le visage caché par le maquillage, de ses produits à la télé qui vont rêver ; de ces silhouettes sur les magazines qui ne cessent de l'enfoncer ; celle qui ne connaît pas la couleur de ses yeux, tellement les larmes ne cessent de couler.

Je suis cet écrivain, cet oiseau migrateur, un peu seul dans son coin ; qui écrit, son cœur à la main, quelques vers, quelques maux prisonniers, auxquels il a enlevé les chaînes, celles qui les alourdissaient...

Je suis toutes ces personnes, toutes ces histoires que je n'ai pas vécues, mais qui sont venues jusqu'à moi, qui m'ont parlé et ému. Je suis dans une pièce noire. Je ne sais pas où je vais. La confiance et les murmures de mon âme, sont les seules lumières pour me guider. Et au fur et à mesure, les courbes de l'obscurité s'éclaircissent, s'infiltrent de couleurs ; je fais danser ma plume au rythme de mes émotions, au rythme de mon cœur. Lorsque la dernière prose pose sur le sol, sa dernière pointe, son ultime pas, la danse des mots s'achève :

Je rends à cet adolescent/e, les battements de son cœur, lui dit que peu importe que ce soit « il » ou « elle », que personne ne doit s'emparer de son bonheur. Je laisse cette mère qui fait de son mieux avec ses enfants, lui dit qu'il faut qu'elle prenne soin d'elle et qu'elle sera dans tous les cas une merveilleuse maman.

Je lâche la main de l'enfant, dessine un sourire sur son visage, lui dit qu'il deviendra un grand, et qu'au fond de lui il en a du courage. J'efface doucement, avec quelques frissons, les rides sur mon visage, je rends ce privilège, ce petit bout de paradis, à celle qu'on appelle « mamy » à celui qu'on appelle « papy ».

Je quitte l'immense château, les enfants dorment sereinement sur les douces heures d' hier, je salue une dernière fois, ce chevalier, celui qu'on appelle aussi un père. Je me démaquille et dis à cette jeune fille, que la lumière de son âme est la plus belle palette de couleur qui puisse exister ; que chaque silhouette est belle, qu'aucun corps n'est parfait.

Quant à l'écrivain, je garde sa plume, j'en aurai bien besoin pour enlever à mon tour, les chaînes qui m'empêchent d'avancer, qui m'empêchent d'aller plus loin. Je reste cet oiseau migrateur, qui vole, sans s'alourdir de doute et de peur, qui continuera de poser ses mots, là où continuera de frémir et valser les murmures de son cœur

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